lundi 4 janvier 2016

Plongée, plongeur en pression


L’air et l’eau possèdent des propriétés communes, comme celle d’exercer une pression sur les corps. Une colonne d’air de 1 cm2 de section traversant verticalement toute l’atmosphère, soit plusieurs dizaines de kilomètres, pèse environ 1 kg. C’est ce que l’on appelle la pression atmosphérique. Chacun de nous « porte » donc environ 1 t d’air, mais comme la pression règne aussi à l’intérieur du corps, nous ne sommes pas écrasés. Pour retrouver une pression identique de 1 kg/cm2 ou 1 bar, il suffit d’une colonne d’eau de même diamètre, mais seulement de 10 m de hauteur. Cette pression est appelée pression hydrostatique ou relative. L’eau étant incompressible, sa densité est constante. Il s’ensuit que notre colonne étalon exercera toujours la même pression quelle que soit la profondeur. Autrement dit, pour chaque tranche d’eau de 10 m, la pression hydrostatique augmente de 1 bar. Ainsi la pression hydrostatique est de 1 bar à 10 m, de 2 bars à 20 m, de 4 bars à 40 m, etc. A cette pression relative il faut ajouter la pression atmosphérique exercée par l’air à la surface de la mer. Cette pression étant de 1 bar au niveau de la mer, la pression absolue est donc de 2 bars à 10 m, de 3 bars à 20 m, de 5 bars à 40 m, etc.






Quelles sont les conséquences immédiates pour le plongeur ? Le corps humain comporte quelques organes anatomiques remplis d’air : l’oreille moyenne, les sinus de la face et les poumons. A la descente, ces cavités subissent l’augmentation de la pression hydrostatique.

En s’immergeant dans quelques décimètres d’eau, chacun a pu éprouver une sensation de gêne au niveau des tympans, voire une douleur si l’on descend plus profondément. L’oreille moyenne est reliée aux fosses nasales par la trompe d’Eustache, et la pression qui s’y exerce en surface est égale à la pression atmosphérique. En plongée, la pression de l’eau qui s’exerce sur la partie extérieure du tympan devient supérieure à la pression interne égale, au départ, à la pression atmosphérique. Le tympan, qui est une membrane étanche mais déformable, va donc s’incurver. Cette déformation entraîne une douleur qui peut conduire à une lésion si la différence de pression dépasse 0,5 bar. Les accidents dus aux variations de pression sont appelés barotraumatismes. Pour les prévenir, il est nécessaire d’équilibrer, c’est-à-dire de rétablir la même pression de part et d’autre du tympan. On parvient aisément à compenser en insufflant dans l’oreille moyenne de l’air provenant des fosses nasales par l’intermédiaire de la trompe d’Eustache. Chez un sujet en bonne santé, le passage de l’air par la trompe d’Eustache s’effectue sans difficulté par déglutition ou par la manœuvre de Valsalva, pratiquée par la majorité des plongeurs.




Les sinus sont des cavités indéformables dans les os faciaux. Ils communiquent avec l’air ambiant par les fosses nasales, mais il n’est pas possible d’intervenir volontairement sur leur équilibrage. L’équi-pression se fait naturellement lors de la manœuvre de compensation de Poreille moyenne. Les barotraumatismes des sinus se produisent lorsqu’il y a obstruction accidentelle de leur orifice de communication. Cela arrive lorsque le plongeur a contracté un rhume ou une rhino-pharyngite. Les barotraumatismes des sinus frontaux se caractérisent par des douleurs aiguës à la descente, accompagnées d’inflammation de la muqueuse et de saignement nasal